Veuve du condamné, méchante Calebasse,
À votre aspect maudit ma voix demande grâce.
Pour ceux de vos penchants, pour ceux de votre nom
La route du remords ne peut être frayée ;
Eugène, je t’en prie, à ma vue effrayée
Ferme vite leur cabanon.
Mais, je vois se rouvrir l’antre des condamnées,
Je vois leurs yeux d’airain, leurs faces basanées ;
J’écoute avec dégoût leur noir ressentiment,
Leurs défis prolongés, leur poignante assurance,
Leurs sarcasmes amers, leur horrible espérance,
Leur effroyable affaissement.
C’est regarder leur cœur trop long-temps se répandre
Dans ces expressions impossibles à rendre.
Généreux vétéran et toi, bon Martial,
Qui pour elles tentez une si digne épreuve,
Fuyez, fuyez surtout l’abominable veuve,
Son contact vous serait fatal.