Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gine du livre, mesdames ; mais secourez, vous qui êtes riches, les infortunes qu’il vous dévoile.


DEUXIÈME ARTICLE.


L’utilité et l’abus de la peine de mort ont été si admirablement traités par Beccaria, dans son livre des Délits et des Peines, que sans nous appesantir sur cette grave question nous ferons observer seulement que les effets salutaires de la peine de mort sont au moins niables.

« Il n’est pas bon au peuple de voir le condamné badiner avec le couperet, narguer le bourreau et souffler en ricanant sur la divine étincelle que le Créateur a mise en nous… c’est quelque chose de sacré que le salut d’une âme. » « Tout crime s’expie et se rachète, a dit le Sauveur, mais pour qui veut sincèrement expiation et repentir. Du tribunal à l’échafaud le trajet est trop court. »

Ces paroles donnent à réfléchir au penseur. Dans la même année, Orléans a vu Serein, Faiziant, la femme Henry et Montely ! Serein qui a tué deux petites filles après avoir assouvi sur elles sa brutale passion ; Faiziant qui a empoisonné son vieux père ; la femme Henry qui a empoisonné son mari, et Montely qui a coupé le cou au garçon de banque Boisselier. Et cependant l’échafaud s’était dressé, la justice humaine avait frappé. La crainte de la mort, l’appréhension de ce châtiment suprême n’ont donc qu’une bien faible puissance, puisque dans une ville où, grâce au ciel, ces hideux spectacles sont rares, on les a vus se renouveler quatre fois en moins d’un an.

Nous pourrions aller chercher d’autres preuves,