Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/356

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leurs, ce projet fut accueilli par une hilarité générale et prolongée.

Quels commentaires ajouter à cela ?


ONZIÈME ARTICLE.


Peu nous importe, aujourd’hui, que les Mystères de Paris soient circonscrits dans huit parties ; M. Eugène Sue se propose de marcher plus avant dans cette voie du roman philosophique et humanitaire où il est si brillamment entré, et voici que déjà on annonce la prochaine apparition des Mémoires du Juif-Errant, titre vague, indécis, mais sous lequel nous devinons une nouvelle étude de la société parisienne, vaste pandæmonium où tout est confondu, où grands et petits se touchent, non point parce que ceux-ci montent, mais parce que ceux-là descendent, non par la vertu, mais par le vice ! M. Sue avait, depuis long-temps acquis, et cela justement, le nom d’écrivain penseur et sérieux ; l’Histoire de la marine, bel et bon ouvrage ; Latréaumont, roman historique, où Louis XIV, que le Constitutionnel, dernièrement, proclamait digne d’avoir donné son nom à son siècle, est crayonné de main de maître, témoignaient tous deux de fortes et grandes qualités ; les Mystères de Paris prouvent que l’auteur a su les appliquer à des idées généreuses et utiles. Mais, disent les uns, pourquoi soulever tous les voiles ? une si complète nudité choque les mœurs ! Eh non ! Parent-Duchâtelet, dans son admirable livre de la prostitution, dépouille les plaies hideuses de tous leurs appareils et cependant son ouvrage est d’une haute moralité !… D’ailleurs, en toutes choses, en littérature, en peinture comme en