Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/359

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naces et même les coups le ramèneraient dans la voie mauvaise dont il voudrait s’arracher.

« Enfin, chose si rare qu’elle est devenue l’exception de la règle, un condamné sort-il de cet épouvantable pandæmonium avec la volonté ferme de revenir au bien par des prodiges de travail, de courage, de patience et d’honnêteté, a-t-il pu cacher son infamant passé, la rencontre d’un de ses anciens camarades de prison suffit pour renverser cet échafaudage de réhabilitation si péniblement élevé. »

Cela est vrai : le réclusionnaire libéré qui cherchera à effacer les fautes de sa vie passée par une nouvelle vie remplie par le travail et la probité, sera forcé de retomber dans le crime si l’un de ses anciens compagnons a intérêt à ce qu’il y retombe. En vain il se débattra, une dénonciation viendra révéler ce qu’il était, et celui qui l’emploie le chassera ignominieusement.

Voici le mal signalé, nous verrons dans les prochains articles ce qui le cause et les moyens d’y remédier.


DOUZIÈME ARTICLE.


Après avoir montré tout ce qu’il y a de déplorable dans notre système pénitentiaire, il est bon de remonter avec le lecteur à la cause de cet état.

La dépravation, l’endurcissement croissant du coupable sont le triste effet de la captivité en commun ; vous enfermez un voleur novice avec des voleurs consommés et des assassins passés-maîtres… Qu’en résultera-t-il ? — Que le germe de corruption enfoui dans le criminel débutant se développera et