Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à l’archiduchesse en me désignant du regard. Celle-ci, après m’avoir un instant considéré, se retourna vers le grand-duc, qui ne put s’empêcher de sourire en lui répondant et en adressant la parole à sa fille. La princesse Amélie me parut embarrassée, car elle rougit de nouveau.

J’étais au supplice ; malheureusement l’étiquette ne me permettait pas de quitter la place où je me trouvais avant la fin du concert, qui recommença bientôt. Deux ou trois fois je regardai la princesse Amélie à la dérobée ; elle me sembla pensive et attristée ; mon cœur se serra ; je souffrais de la légère contrariété que je venais de lui causer involontairement et que je croyais deviner. Sans doute le grand-duc lui avait demandé en plaisantant si elle me trouvait quelque ressemblance avec le portrait de son cousin des temps passés ; et dans son ingénuité elle se reprochait peut-être de n’avoir pas dit à son père qu’elle m’avait déjà reconnu.

Le concert terminé, je suivis l’aide-de-camp