Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/134

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— Qu’a-t-il donc fait ?

— Voilà, monsieur : quand je lui ai parlé de la misère des Morel, à propos de ce qu’il se plaignait que la vieille idiote avait hurlé de faim toute la nuit, et que lui ça l’avait empêché de dormir… il m’a dit : — « Puisqu’ils sont si malheureux, s’ils ont des dents à arracher, je ne leur ferai pas même payer la sixième, et je leur donnerai une bouteille de mon eau à moitié prix. »

— Eh bien ! — s’écria M. Pipelet — quoiqu’il m’ait guéri de mon rhumatisme, je maintiens que c’est une plaisanterie indécente… Mais il n’en fait jamais d’autres… Et encore si elles n’étaient qu’indécentes !

— Songe donc, Alfred, qu’il est italien, et que c’est peut-être la manière de plaisanter chez eux.

— Décidément, madame Pipelet — dit Rodolphe, j’ai mauvaise opinion de cet homme, et je ne ferai pas, comme vous dites, ni amitié, ni société avec lui… Et la prêteuse sur gages a-t-elle été plus charitable ?

— Hum ! dans les prix de M. Bradamanti — dit la portière ; — elle leur a prêté sur leurs