Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/18

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— Et il ignore toujours la part que monseigneur a dans tout ceci ?

— Absolument… Ma position diplomatique sert d’excellent prétexte aux investigations dont je le charge. M. Badinot (notre homme s’appelle ainsi) a beaucoup d’entre-gens et des relations patentes ou occultes dans presque toutes les classes de la société ; jadis avoué, forcé de vendre sa charge pour de graves abus de confiance, il n’en a pas moins conservé des notions très-exactes sur la fortune et sur la position de ses anciens clients ; il sait maint secret dont il se glorifie effrontément d’avoir trafiqué ; deux ou trois fois enrichi et ruiné dans les affaires, trop connu pour tenter de nouvelles spéculations, réduit au jour le jour par une foule de moyens plus ou moins illicites, c’est une espèce de Figaro assez curieux à entendre ; tant que son intérêt le lui commande, il appartient corps et âme à qui le paye, il n’a pas d’intérêt à nous tromper ; je le fais d’ailleurs surveiller à son insu ; nous n’avons donc aucune raison de nous défier de lui…