Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/187

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dans la chasse, non pas en sauvage Nemrod, mais en intelligent épicurien, ces fatigues passagères qui doublent le charme de l’indolence et de la paresse… telle était, selon l’abbé, la seule vie possible pour un prince qui (comble de bonheur !) trouvait un premier ministre capable de se vouer courageusement au fastidieux et lourd fardeau des affaires de l’État.

Rodolphe, en se laissant aller à des suppositions qui n’avaient rien de criminel parce qu’elles ne sortaient pas du cercle des probabilités fatales, se proposait, lorsque Dieu rappellerait à lui le grand-duc son père, de se vouer à cette vie que l’abbé Polidori lui peignait sous de si chaudes et de si riantes couleurs, et de prendre ce prêtre pour premier ministre.

Nous le répétons, Rodolphe aimait tendrement son père, et il l’eût profondément regretté quoique sa mort lui eût permis de faire le Sardanapale au petit pied. Il est inutile de dire que le jeune prince gardait le plus profond secret sur les malheureuses espérances qui fermentaient en lui.