Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/199

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Malgré son cynisme, le prêtre n’eût pas osé s’étonner, aux yeux de Tom, des honorables motifs qui semblaient dicter la conduite de ce dernier, et lui dire crûment que lui et sa sœur avaient habilement manœuvré pour amener le prince à un mariage disproportionné.

L’abbé avait trois partis à prendre :

Avertir le grand-duc de ce complot matrimonial ;

Ouvrir les yeux de Rodolphe sur les manœuvres de Tom et de Sarah ;

Prêter les mains à ce mariage.

Mais :

Prévenir le grand-duc, c’était s’aliéner à tout jamais l’héritier présomptif de la couronne.

Éclairer Rodolphe sur les vues intéressées de Sarah, c’était s’exposer à être reçu comme on l’est toujours par un amoureux lorsqu’on vient lui déprécier l’objet aimé ; et puis quel terrible coup pour la vanité ou pour le cœur du jeune prince !… lui révéler que c’était surtout sa position souveraine qu’on voulait épouser ; et puis enfin, chose étrange ! lui,