Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/200

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prêtre, viendrait blâmer la conduite d’une jeune fille qui voulait rester pure, et n’accorder qu’à son époux les droits d’un amant !

En se prêtant au contraire à ce mariage, l’abbé s’attachait le prince et sa femme par un lien de reconnaissance profonde, ou du moins par la solidarité d’un acte dangereux.

Sans doute tout pouvait se découvrir, et il s’exposait alors à la colère du grand-duc ; mais le mariage serait conclu, l’union valable, l’orage passerait, et le futur souverain de Gerolstein se trouverait d’autant plus lié envers l’abbé que celui-ci aurait couru plus de danger à son service.

Après de mûres réflexions, l’abbé se décida donc à servir Sarah ; néanmoins avec une certaine restriction dont nous parlerons plus tard.

La passion de Rodolphe était arrivée à son dernier période ; violemment exaspéré par la contrainte et par les habilissimes séductions de Sarah, qui semblait souffrir encore plus que lui des obstacles insurmontables que l’honneur et le devoir mettaient à leur féli-