Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/229

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ques-uns sont déjà couverts de grosses fleurs aussi odorantes que magnifiques ; de leur calice en forme de cloches, pourpre au-dehors, argenté en dedans, s’élancent des étamines d’or ; plus loin, des palmiers, des dattiers du Levant, des lataniers rouges, des figuiers de l’Inde, tous robustes, vivaces, feuillus, complètent ces immenses massifs de verdure ; verdure crue, lustrée, brillante comme celle de tous les végétaux des tropiques, qui semble emprunter l’éclat de l’émeraude, tant les feuilles de ces arbres, épaisses, charnues, vernissées, sont revêtues de teintes étincelantes et métalliques.

Le long des treillages, entre les orangers, parmi les massifs, enlacées d’un arbre à l’autre, ici en guirlandes de feuilles et de fleurs, là contournées en spirales, plus loin mêlées en réseaux inextricables, courent, serpentent, grimpent jusqu’au faîte de la voûte vitrée, une innombrable quantité de plantes sarmenteuses ; les grenadilles ailées, les passiflores aux larges fleurs de pourpre striées d’azur et couronnées d’une aigrette d’un violet noir, retombent du faîte de la voûte comme de colos-