Page:Sue - Les mystères de Paris, 2è série, 1842.djvu/303

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Joseph sortit.

— Allons… c’est un spectacle comme un autre. Oui, je veux aller chez elle et observer le masque doucereux et perfide sous lequel cette infâme rêve sans doute l’adultère de tout à l’heure ; j’écouterai sa bouche mentir pendant que je lirai le crime dans ce cœur déjà vicié… Oui… cela est curieux, voir comment vous regarde, vous parle et vous répond une femme qui, l’instant d’après, va souiller votre nom d’une de ces taches ridicules et horribles qu’on ne lave qu’avec des flots de sang… Fou que je suis ! elle me regardera, comme toujours, le sourire aux lèvres, la candeur au front ! Elle me regardera comme elle regarde sa fille en la baisant au front et en lui faisant prier Dieu… Le regard !… le miroir de l’âme ! — et il haussa les épaules avec mépris — plus il est doux et pudique, plus il est faux et corrompu. Elle le prouve… Et j’y ai été pris comme un sot… Ô rage ! avec quel froid et insolent mépris elle devait me contempler à travers ce miroir imposteur, lorsqu’au moment peut-être où elle allait trouver l’autre