Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/102

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En effet, ce qui se passait était singulier.

Un homme, qu’ils n’avaient pu envisager sans horreur, entrait dans la ferme… Alors des animaux jusqu’alors paisibles devenaient furieux et jetaient ces clameurs sinistres qui, selon les croyances populaires, prédisent les approches de la mort.

Le brigand lui-même, malgré son endurcissement, malgré son audace infernale, tressaillit un moment en entendant ces hurlements funèbres, mortuaires… qui éclataient à son arrivée, à lui… assassin…

Tortillard, sceptique, effronté comme un enfant de Paris, corrompu pour ainsi dire à la mamelle, resta seul indifférent à l’effet moral de cette scène. Délivré de la crainte d’être mordu, cet avorton railleur se moqua de ce qui atterrait les habitants de la ferme et de ce qui faisait frissonner le Maître d’école.

La première stupeur passée, Jean-René sortit, et l’on entendit bientôt les claquements de son fouet qui dissipèrent les lugubres pressentiments de Turc, de Sultan et de Médor. Peu à peu les visages contristés des laboureurs se rassérénèrent. Au bout de quelques mo-