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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/103

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ments, l’épouvantable laideur du Maître d’école leur inspira plus de pitié que d’horreur ; ils plaignirent le petit boiteux de son infirmité, lui trouvèrent une mine futée très-intéressante, et le louèrent beaucoup des soins empressés qu’il prodiguait à son père.

L’appétit des laboureurs, un moment oublié, se réveilla avec une nouvelle énergie, et l’on n’entendit pendant quelques instants que le bruit des fourchettes.

Tout en s’escrimant de leur mieux sur leurs mets rustiques, métayers et métayères remarquaient avec attendrissement les prévenances de l’enfant pour l’aveugle, auprès duquel on l’avait placé. Tortillard lui préparait ses morceaux, lui coupait son pain, lui versait à boire avec une attention toute filiale.

Ceci était le beau côté de la médaille, voici le revers :

Autant par cruauté que par l’esprit d’imitation naturel à son âge, Tortillard trouvait une jouissance cruelle à tourmenter le Maître d’école, à l’exemple de la Chouette, qu’il était fier de copier ainsi, et qu’il aimait avec une sorte de dévouement.