buvons un coup à la santé de votre futur sauveur…
— Merci… je n’ai plus soif — dit le Maître d’école d’un air sombre.
— Bois donc, cher bon papa ; bois donc, ça te fera du bien… à ton pauvre estomac — ajouta Tortillard en mettant le verre dans les mains de l’aveugle.
— Non, non, je ne veux plus boire — dit celui-ci.
— Ce n’est plus du cidre que je vous ai versé, mais du vieux vin — dit le laboureur. — Il y a bien des bourgeois qui n’en boivent pas de pareil. Dame ! ce n’est pas une ferme comme une autre que celle-ci… Qu’est-ce que vous dites de notre ordinaire ?
— Il est très-bon — répondit machinalement le Maître d’école de plus en plus absorbé dans de sinistres pensées.
— Eh bien ! c’est tous les jours comme ça : bon travail et bon repas, bonne conscience et bon lit ; en quatre mots, voilà notre vie : nous sommes sept cultivateurs ici, et sans nous vanter nous faisons autant de besogne que