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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/163

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Le lac de sang est calme, uni comme un miroir rouge.

Le Maître d’école voit s’y refléter sa hideuse image.

Mais bientôt cette image s’efface sous le bouillonnement des flots qui s’enflent.

De leur surface agitée s’élève comme l’exhalaison fétide d’un marécage, d’un brouillard livide de cette couleur violâtre particulière aux lèvres des trépassés.

Mais à mesure que ce brouillard monte, monte… les figures de Rodolphe, du Chourineur et du nègre continuent de grandir, de grandir d’une manière incommensurable, et dominent toujours cette vapeur sinistre.

Au milieu de cette vapeur, le Maître d’école voit apparaître des spectres pâles, des scènes meurtrières dont il est l’acteur…

Dans ce fantastique mirage il voit d’abord un petit vieillard à crâne chauve : il porte une redingote brune et un garde-vue de soie verte ; il est occupé, dans une chambre délabrée, à compter et à ranger des piles de pièces d’or, à la lueur d’une lampe.