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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/18

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charme de Marie ; toutes deux l’accablent journellement de marques d’amitié ; vous le savez, le dimanche nos amis d’Arnouville viennent ici, ou bien nous allons chez eux. Eh bien ! l’on dirait que chaque visite augmente la mélancolie de notre chère enfant, quoique Clara l’aime déjà comme une sœur.

— En vérité, madame Georges, c’est un mystère étrange… Quelle peut être la cause de ce chagrin caché ? Elle devrait se trouver si heureuse ! Entre sa vie présente et sa vie passée il y a la différence de l’enfer au paradis… On ne saurait l’accuser d’ingratitude…

— Elle ! grand Dieu !… elle… si tendrement reconnaissante de nos soins ! elle chez qui nous avons toujours trouvé des instincts d’une si rare délicatesse ! Cette pauvre petite ne fait-elle pas tout ce qu’elle peut afin de gagner pour ainsi dire sa vie ? ne tâche-t-elle pas de compenser par les services qu’elle rend l’hospitalité qu’on lui donne ? Ce n’est pas tout ; excepté le dimanche, où j’exige qu’elle s’habille avec un peu de recherche pour m’accompagner à l’église, elle a voulu porter des vêtements aussi grossiers que ceux des filles de campagne. Et