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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/183

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que vous vous exposiez au froid aujourd’hui ; vous ne sortirez pas du salon.

— Madame, pardonnez-moi ; il faut que je me rende ce soir, à cinq heures, au presbytère ; M. le curé m’attend.

— Cela serait imprudent ; vous avez, j’en suis sûre, passé une mauvaise nuit ; vos yeux sont fatigués, vous avez mal dormi.

— Il est vrai… j’ai encore eu des rêves effrayants. J’ai revu en songe la femme qui m’a tourmentée quand j’étais enfant ; je me suis réveillée en sursaut tout épouvantée… c’est une faiblesse ridicule dont j’ai honte.

— Et moi, cette faiblesse m’afflige, puisqu’elle vous fait souffrir, pauvre petite ! — dit madame Georges avec un tendre intérêt, en voyant les yeux de la Goualeuse se remplir de larmes.

Celle-ci, se jetant au cou de sa mère adoptive, cacha son visage dans son sein.

— Mon Dieu ! qu’avez-vous, Marie ? Vous m’effrayez !

— Vous êtes si bonne pour moi, madame,