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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/20

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elle au presbytère, je la préviendrai que cette cérémonie se fera probablement dans quinze jours.

— Peut-être, monsieur le curé, présiderez-vous un jour une autre cérémonie, aussi bien douce et bien grave…

— Que voulez-vous dire ?

— Si Marie était aimée autant qu’elle le mérite, si elle distinguait un brave et honnête homme, pourquoi ne se marierait-elle pas ?

L’abbé secoua tristement la tête, et répondit :

— La marier ! Songez-y donc, madame Georges, la vérité ordonnera de tout dire à celui qui voudrait épouser Marie… et quel homme, malgré ma caution et la vôtre, affronterait le passé qui a souillé la jeunesse de cette malheureuse enfant ! Personne ne voudra d’elle.

— Mais M. Rodolphe est si généreux ! il fera pour sa protégée plus qu’il n’a fait encore… Une dot…

— Hélas ! — dit le curé en interrompant madame Georges — malheur à Marie, si la cupidité doit seule apaiser les scrupules de