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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/21

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celui qui l’épousera ! Elle serait vouée au sort le plus pénible ; de cruelles récriminations suivraient bientôt une telle union.

— Vous avez raison, monsieur l’abbé, cela serait horrible. Ah ! quel malheureux avenir lui est donc réservé !

— Elle a de grandes fautes à expier — dit gravement le curé.

— Mon Dieu ! monsieur l’abbé, abandonnée si jeune, sans ressources, sans appui, presque sans notions du bien et du mal, entraînée malgré elle dans la voie du vice, comment n’aurait-elle pas failli ?

— Le bon sens moral aurait dû la soutenir, l’éclairer ; et d’ailleurs a-t-elle tâché d’échapper à cet horrible sort ? Les âmes charitables sont-elles donc si rares à Paris ?

— Non, sans doute ; mais où aller les chercher ? Avant que d’en découvrir une, que de refus, que d’indifférence ! Et puis pour Marie il ne s’agissait pas d’une aumône passagère, mais d’un intérêt continu qui l’eût mise à même de gagner honorablement sa vie… Bien des mères sans doute auraient eu pitié d’elle, mais il fallait avoir le bonheur de les rencon-