Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/218

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— Quant à vous, ma brave femme — dit madame Dubreuil à la laitière — loin de vous renvoyer, je reconnaîtrai le service que vous me rendez en dévoilant cette malheureuse.

— À la bonne heure ! notre maîtresse est juste, elle… — murmurèrent les laboureurs.

— Viens, Clara — reprit la fermière — madame Georges va nous expliquer sa conduite, ou sinon je ne la revois de ma vie ; car si elle n’a pas été trompée, elle se conduit envers nous d’une manière affreuse !

— Mais, ma mère, voyez donc cette pauvre Marie…

— Qu’elle crève de honte, si elle veut, tant mieux ! Méprise-la… Je ne veux pas que tu restes un moment auprès d’elle… C’est une de ces créatures auxquelles une jeune fille comme toi ne parle pas sans se déshonorer.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! maman — dit Clara en résistant à sa mère qui voulait l’emmener — je ne sais pas ce que cela signifie… Marie peut être coupable, puisque vous le dites ; mais voyez, voyez… elle est défaillante… ayez pitié d’elle, au moins…