Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/224

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— Vous êtes tous de la même bande… Je ne suis pas même bien sûre… de ne pas t’avoir vue ce jour-là avec eux. Allons, allons, il ne s’agit pas de pleurnicher, maintenant que tu es reconnue. Montre-nous ta face, elle est belle à voir !

Et la veuve abaissa brutalement les deux mains de la jeune fille, qui cachait son visage baigné de larmes.

La Goualeuse, d’abord écrasée de honte, commençait à trembler d’effroi en se trouvant seule à la merci de ces forcenés ; elle joignit les mains, tourna vers la laitière ses yeux suppliants et craintifs, et dit de sa voix douce :

— Mon Dieu, madame… il y a deux mois que je suis retirée à la ferme de Bouqueval… Je n’ai donc pu être témoin du malheur dont vous parlez… et…

La timide voix de Fleur-de-Marie fut couverte par ces cris furieux :

— Menons-la chez M. le maire… elle s’expliquera.

— Allons, en marche, la belle !