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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/232

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— Ma chère amie — dit madame Georges en se contraignant — ma fille n’a aucune déposition à faire ici ; plus tard, si la justice trouve bon d’invoquer son témoignage, on la fera appeler, et je l’accompagnerai… Jusque-là personne n’a le droit de l’interroger.

— Mais, madame… je vous dis…

Madame Georges interrompit la laitière et lui répondit sévèrement :

— Le malheur dont vous êtes victime peut à peine excuser votre conduite ; un jour vous regretterez les violences que vous avez si imprudemment excitées ; mademoiselle Marie demeure avec moi à la ferme de Bouqueval, instruisez-en le juge qui a reçu votre première déclaration, nous attendrons ses ordres.

La veuve ne put rien répondre à ces sages paroles ; elle s’assit sur le parapet de l’abreuvoir, et se mit à pleurer amèrement en embrassant ses enfants.

Quelques minutes après cette scène, Pierre amena le cabriolet ; madame Georges et Fleur-