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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/269

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dont le globe de cristal dépoli disparaissait à demi au milieu d’une touffe de fleurs naturelles contenues dans une profonde et immense coupe du Japon bleue, pourpre et or, suspendue au plafond, comme un lustre, par trois grosses chaînes de vermeil, auxquelles s’enroulaient les tiges vertes de plusieurs plantes grimpantes ; quelques-uns de leurs rameaux flexibles et chargés de fleurs, débordant la coupe, retombaient gracieusement, comme une frange de fraîche verdure, sur la porcelaine émaillée d’or, de pourpre et d’azur.

Nous insistons sur ces détails, sans doute puérils, pour donner une idée du bon goût naturel de madame d’Harville (symptôme presque toujours sûr d’un bon esprit), et parce que certaines misères ignorées, certains mystérieux malheurs semblent encore plus poignants lorsqu’ils contrastent avec les apparences de ce qui fait aux yeux de tous la vie heureuse et enviée.

Plongée dans un grand fauteuil totalement recouvert d’étoffe couleur paille, comme les autres sièges, Clémence d’Harville, coiffée