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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/279

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secret un autre jour, afin de ne pas passer à vos yeux pour sorcier — reprit Rodolphe en souriant. — Mais votre mari est-il complètement rassuré ?

— Oui, monseigneur — dit Clémence en baissant les yeux avec confusion ; — et, je vous l’avoue, il m’est pénible de l’entendre me demander pardon de m’avoir soupçonnée, et s’extasier sur mon modeste silence à propos de mes bonnes œuvres.

— Il est heureux de son illusion, ne vous la reprochez pas ; maintenez-le toujours, au contraire, dans sa douce erreur… S’il ne m’était interdit de parler légèrement de cette aventure, et s’il ne s’agissait pas de vous, madame… je dirais que jamais une femme n’est plus charmante pour son mari que lorsqu’elle a quelque tort à dissimuler. On n’a pas idée de toutes les séduisantes câlineries qu’une mauvaise conscience inspire, on n’imagine pas toutes les fleurs ravissantes que fait souvent éclore une perfidie… Quand j’étais jeune — ajouta Rodolphe en souriant — j’éprouvais toujours, malgré moi, une vague