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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/281

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sauvé l’honneur et la vie… oui, monseigneur, la vie… Mon mari était armé ; il me l’a avoué dans l’excès de son repentir ; il voulait me tuer !…

— Grand Dieu ! — s’écria Rodolphe avec une vive émotion.

— C’était son droit… — reprit amèrement madame d’Harville.

— Je vous en conjure, madame — répondit Rodolphe très-sérieusement cette fois — croyez-moi, je suis incapable de rester indifférent à ce qui vous intéresse ; si tout à l’heure j’ai plaisanté, c’est que je ne voulais pas appesantir tristement votre pensée sur cette matinée, qui a dû vous causer une si terrible émotion. Maintenant, madame, je vous écoute religieusement, puisque vous me faites la grâce de me dire que mes conseils peuvent vous être bons à quelque chose.

— Oh ! bien utiles, monseigneur ! Mais, avant de vous les demander, permettez-moi de vous dire quelques mots d’un passé que vous ignorez… des années qui ont précédé mon mariage avec M. d’Harville.