Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/29

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qui parlait à ses chevaux dans cette cour là-bas…

— Alors voilà ce qu’il faut faire — reprit le Maître d’école après un moment de silence : — Tortillard va se mettre au guet à l’entrée du sentier. Quand il verra la petite revenir de loin, il ira au-devant d’elle en criant qu’il est fils d’une pauvre vieille femme qui s’est blessée en tombant dans le chemin creux, et il suppliera la jeune fille de venir à son secours.

— J’y suis, fourline. La pauvre vieille, ça sera ta Chouette. Bien sorbonné[1]. Mon homme, tu es toujours le roi des têtards[2] ! Et après, qu’est-ce que je ferai ?

— Tu t’enfonceras bien dans le chemin creux du côté où attend Barbillon avec le fiacre… Je me cacherai tout près. Quand Tortillard t’aura amené la petite au milieu de la ravine, cesse de geindre et saute dessus, une main autour de son colas[3] et l’autre dans sa bavarde pour lui arquepincer le chiffon rouge[4] et l’empêcher de crier…

  1. Bien raisonné.
  2. Les hommes de tête.
  3. Du cou.
  4. L’autre dans la bouche, pour lui prendre la langue.