long corridor obscur. À la faible clarté d’une lumière qui s’échappait de la porte de l’appartement de madame Roland, je vis sortir M. Polidori. Cette femme l’accompagnait. J’étais dans l’ombre ; ils ne m’apercevaient pas. Madame Roland lui dit à voix très-basse quelques paroles que je ne pus entendre. Le médecin répondit d’un ton plus haut ces seuls mots : Après-demain. Et comme madame Roland lui parlait encore à voix basse, il reprit avec un accent singulier : Après-demain, vous dis-je, après-demain…
— Que signifiaient ces paroles ?
— Ce que cela signifiait, monseigneur ? Le mercredi soir, M. Polidori disait : Après-demain… Le vendredi… ma mère était morte !…
— Oh ! c’est affreux !…
— Lorsque je pus réfléchir et me souvenir, ce mot après-demain, qui semblait avoir prédit l’époque de la mort de ma mère, me revint à la pensée ; je crus que M. Polidori, instruit par la science du peu de temps que ma mère avait encore à vivre, s’était hâté d’en aller instruire madame Roland… madame Ro-