Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/295

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tez !… vous m’en dites trop… ou pas assez !…

— Sans accuser cet homme d’un crime de plus, sans accuser votre belle-mère d’une effroyable complicité… je dis que vous devez peut-être remercier Dieu de ce que votre père, après son mariage avec madame Roland, n’ait pas eu besoin des soins de Polidori…

— Oh ! mon Dieu ! — s’écria madame d’Harville avec une expression déchirante — mes pressentiments ne me trompaient donc pas ?

— Vos pressentiments ?

— Oui… tout à l’heure, je vous parlais de l’éloignement que m’inspirait ce médecin parce qu’il avait été introduit chez nous par Mme Roland… je ne vous ai pas tout dit, monseigneur…

— Comment ?

— Je craignais d’accuser un innocent, de trop écouter l’amertume de mes regrets. Mais je vais tout vous dire, monseigneur. La maladie de ma mère durait depuis cinq jours ; je l’avais toujours veillée. Un soir j’allai respirer l’air du jardin sur la terrasse de notre maison. Au bout d’un quart d’heure, je rentrai par un