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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/302

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pleurons tous sont si naturels, si louables, qu’il faut avoir égard à sa douleur, et la plaindre même dans ses emportements. — Eh bien ! — me disait mon père en me montrant madame Roland avec admiration — vous l’entendez ! est-elle assez bonne, assez généreuse ? C’est en vous jetant dans ses bras que vous devriez lui répondre. — Cela est inutile, mon père ; madame me hait… et je la hais. — Ah ! Clémence… vous me faites bien du mal… mais je vous pardonne — ajouta madame Roland en levant les yeux au ciel. — Mon amie ! ma noble amie ! — s’écria mon père d’une voix émue — calmez-vous, je vous en conjure ; par égard pour moi, ayez pitié d’une folle assez à plaindre pour vous méconnaître ainsi ! — Puis, me lançant des regards irrités : — Tremblez — s’écria-t-il — si vous osez encore outrager l’âme la plus belle qu’il y ait au monde ; faites-lui à l’instant vos excuses. — Ma mère me voit et m’entend… elle ne me pardonnerait pas cette lâcheté — dis-je à mon père ; et je sortis, le laissant occupé de consoler madame Roland et d’essuyer ses larmes menteuses… Pardon, monseigneur, de m’appesantir