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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/301

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elle semblait me dire : — Je suis ici chez moi, c’est vous qui êtes l’étrangère. — Un nouveau chagrin m’était réservé : soit manque de tact impardonnable, soit impudence éhontée, cette femme occupait l’appartement de ma mère. Dans mon indignation, je me plaignis à mon père d’une pareille inconvenance ; il me répondit sévèrement que cela devait d’autant moins m’étonner qu’il fallait m’habituer à considérer et à respecter madame Roland comme une seconde mère. Je lui dis que ce serait profaner ce nom sacré, et à son grand courroux je ne manquai aucune occasion de témoigner mon aversion à madame Roland ; plusieurs fois il s’emporta et me réprimanda durement devant cette femme. Il me reprochait mon ingratitude, ma froideur envers l’ange de consolation que la Providence nous avait envoyé. — Je vous en prie, mon père, parlez pour vous — lui dis-je un jour. Il me traita cruellement. Madame Roland, de sa voix mielleuse, intercéda pour moi avec une profonde hypocrisie. — Soyez indulgent pour Clémence — disait-elle ; — les regrets que lui inspire l’excellente personne que nous