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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/308

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Mon père resta un moment stupéfait ; madame Roland devint pourpre de honte et de colère ; les voisins, très-embarrassés, baissèrent les yeux et gardèrent le silence. — Mademoiselle ! — reprit mon père — vous oubliez que madame était l’amie de votre mère ; vous oubliez que madame a veillé et veille encore sur votre éducation avec une sollicitude maternelle… vous oubliez enfin que je professe pour elle la plus respectueuse estime… Et puisque vous vous permettez une si inconvenante sortie devant ces messieurs, je vous dirai, moi, que les ingrats et les lâches sont ceux qui, oubliant les soins les plus tendres, osent reprocher une noble infortune à une personne qui mérite l’intérêt et le respect… — Je ne me permettrai pas de discuter cette question avec vous, mon père — dis-je d’une voix soumise. — Peut-être, mademoiselle, serai-je plus heureuse, moi ! — s’écria madame Roland, emportée cette fois par la colère au delà des bornes de sa prudence habituelle. — Peut-être me ferez-vous la grâce, non de discuter — reprit-elle — mais d’avouer que, loin de devoir la moindre reconnaissance à votre