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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/307

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sait trop de regrets — me répondit mon père d’un air embarrassé, en me montrant d’un coup d’œil les étrangers témoins de cet entretien. — Et où est ce portrait maintenant, mon père ? — Se tournant vers madame Roland et l’interrogeant du regard avec un mouvement d’impatience : — Où a-t-on mis le portrait ? — lui demanda-t-il. — Au garde-meuble — répondit-elle en me jetant cette fois un coup d’œil de défi, croyant que la présence de nos voisins m’empêcherait de lui répondre. — Je conçois, madame — lui dis-je froidement — que le regard de ma mère devait vous peser beaucoup ; mais ce n’était pas une raison pour reléguer au grenier le portrait d’une femme qui, lorsque vous étiez misérable, vous a charitablement permis de vivre dans sa maison.

— Très-bien !… — s’écria Rodolphe. — Ce dédain glacial était écrasant.

— Mademoiselle ! — s’écria mon père. — Vous avouerez pourtant — lui dis-je en l’interrompant — qu’une personne qui insulte lâchement à la mémoire d’une femme qui lui a fait l’aumône, ne mérite que dédain et aversion.