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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/326

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mence d’une voix déchirante. — Oh ! que cette nuit fatale… soit à jamais maudite !… Ma fille… ce pauvre petit ange a hérité de cette épouvantable maladie !…

— Votre fille… aussi ? Comment ! sa pâleur… sa faiblesse ?

— C’est cela… mon Dieu !… c’est cela ; et les médecins pensent que le mal est incurable !… parce qu’il est héréditaire…

Madame d’Harville cacha sa tête dans ses mains ; accablée par cette douloureuse révélation, elle n’avait plus le courage de dire une parole.

Rodolphe aussi resta muet.

Sa pensée reculait effrayée devant les terribles mystères de cette première nuit de noces… Il se figurait cette jeune fille, déjà si attristée par son retour dans la ville où sa mère était morte, arrivant dans cette maison inconnue, seule avec un homme pour qui elle ressentait de l’intérêt, de l’estime, mais pas d’amour, mais rien de ce qui trouble délicieusement, rien de ce qui enivre, rien de ce qui fait qu’une femme oublie son chaste effroi