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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/327

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dans le ravissement d’une passion légitime et partagée.

Non, non ; tremblante d’une crainte pudique, Clémence arrivait là… triste, froide, le cœur brisé, le front pourpre de honte, les yeux remplis de larmes… Elle se résigne… et puis, au lieu d’entendre des paroles remplies de reconnaissance, d’amour et de tendresse qui la consolent du bonheur qu’elle a donné… elle voit rouler à ses pieds un homme égaré, qui se tord, écume, rugit, dans les affreuses convulsions d’une des plus effrayantes infirmités dont l’homme soit incurablement frappé !

Et ce n’est pas tout… Sa fille… pauvre petit ange innocent, est aussi flétrie en naissant…

Ces douloureux et tristes aveux faisaient naître chez Rodolphe des réflexions amères.

— Telle est la loi de ce pays — se disait-il : — une jeune fille belle et pure, loyale et confiante victime d’une funeste dissimulation, unit sa destinée à celle d’un homme atteint d’une épouvantable maladie, héritage fatal qu’il doit transmettre à ses enfants ; la mal-