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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/329

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c’est un crime, mais c’est une monstruosité sans pareille ! Jugez donc, être forcé de garder, mais de garder toujours, toute leur vie durant, un mulet qui tousse, un cheval qui corne, un âne qui boite ! Quelles effroyables conséquences cela ne peut-il pas entraîner pour le salut de l’humanité tout entière !… Aussi il n’y a pas là de marché qui tienne, de parole qui fasse, de contrat qui engage… La loi toute-puissante vient délier tout ce qui était lié.

Mais qu’il s’agisse d’une créature faite à l’image de Dieu, mais qu’il s’agisse d’une jeune fille qui, dans son innocente foi à la loyauté d’un homme, s’est unie à lui, et qui se réveille la compagne d’un épileptique, d’un malheureux que frappe une maladie terrible, dont les conséquences morales et physiques sont effroyables ; une maladie qui peut jeter le désordre et l’aversion dans la famille, perpétuer un mal horrible, vicier des générations…

Oh ! cette loi si inexorable à l’endroit des animaux boitants, cornants ou toussants ; cette loi, si admirablement prévoyante, qui ne