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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/333

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après un long silence — je comprends la cause de la tristesse de M. d’Harville, tristesse que je ne pouvais pénétrer… je comprends ses regrets…

— Ses regrets ! — s’écria Clémence — dites donc ses remords, monseigneur… s’il en éprouve… car jamais crime pareil n’a été plus froidement médité…

— Un crime !… madame.

— Et qu’est-ce donc, monseigneur, que d’enchaîner à soi, par des liens indissolubles, une jeune fille qui se fie à votre honneur, lorsqu’on se sait fatalement frappé d’une maladie qui inspire l’épouvante et l’horreur ? Qu’est-ce donc que de vouer sûrement un malheureux enfant aux mêmes misères ?… Qui forçait M. d’Harville à faire deux victimes ? Une passion aveugle, insensée ?… Non, il trouvait à son gré ma naissance, ma fortune et ma personne… il a voulu faire un mariage convenable, parce que la vie de garçon l’ennuyait sans doute…

— Madame… de la pitié au moins…

— De la pitié !… Savez-vous qui la mérite,