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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/334

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ma pitié ?… c’est ma fille… Pauvre victime de cette odieuse union, que de nuits, que de jours j’ai passés près d’elle ! que de larmes amères m’ont arrachées ses douleurs !…

— Mais son père… souffrait des mêmes douleurs imméritées !

— Mais c’est son père qui l’a condamnée à une enfance maladive, à une jeunesse flétrie, et, si elle vit, à une vie d’isolement et de chagrins ; car elle ne se mariera pas. Oh ! non, je l’aime trop pour l’exposer un jour à pleurer sur son enfant fatalement frappé, comme je pleure sur elle… J’ai trop souffert de cette trahison pour me rendre coupable ou complice d’une trahison pareille !

— Oh ! vous aviez raison… la vengeance de votre belle-mère est horrible… Patience… Peut-être, à votre tour, serez-vous vengée… — dit Rodolphe après un moment de réflexion.

— Que voulez-vous dire, monseigneur ? — lui demanda Clémence étonnée de l’inflexion de sa voix.

— J’ai presque toujours eu… le bonheur