Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/369

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tantôt sur ces misères ses lueurs pâles et vacillantes, tantôt fait scintiller de mille feux, pétiller de mille étincelles prismatiques l’éblouissant fouillis de diamants et de rubis exposés sur l’établi où sommeille le lapidaire.

Par un mouvement d’attention machinal, les yeux de ces infortunés… tous silencieux, tous éveillés depuis l’aïeule jusqu’au plus petit enfant, s’attachaient instinctivement sur le lapidaire, leur seul espoir, leur seule ressource.

Dans leur naïf égoïsme, ils s’inquiétaient de le voir inactif et affaissé sous le poids du travail ;

La mère songeait à ses enfants ;

Les enfants songeaient à eux ;

L’idiote paraissait ne songer à rien…

Pourtant tout à coup elle se dressa sur son séant, croisa sur sa poitrine de squelette ses longs bras secs et jaunes comme du buis, regarda la lumière en clignotant, puis se leva lentement, entraînant après elle comme un suaire son lambeau de couverture.

Elle était de très-grande taille : sa tête rasée