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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/370

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paraissait démesurément petite, un mouvement spasmodique agitait sa lèvre inférieure, épaisse et pendante : ce masque hideux offrait le type d’un hébétement farouche.

L’idiote s’avança sournoisement près de l’établi, comme un enfant qui va commettre un méfait.

Quand elle fut à la portée de la chandelle, elle approcha de la flamme ses deux mains tremblantes ; leur maigreur était telle que la lumière qu’elles abritaient leur donnait une sorte de transparence livide.

Madeleine Morel suivait de son grabat les moindres mouvements de la vieille ; celle-ci, en continuant de se réchauffer à la flamme de la chandelle, baissait la tête et considérait, avec une curiosité imbécile, le chatoiement des rubis et des diamants qui scintillaient sur la table.

Absorbée par cette contemplation, l’idiote ne maintint pas ses mains à une distance suffisante de la flamme, elle se brûla… et poussa un cri rauque.