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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/372

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acquis un développement musculaire considérable, tandis que le bras et la main gauches, toujours inertes et appuyés sur l’établi pour présenter les facettes des diamants à l’action de la meule, étaient réduits à un état de maigreur et de marasme effrayant ; les jambes grêles, presque annihilées par le manque complet d’exercice, pouvaient à peine soutenir ce corps épuisé dont toute la substance, toute la vitalité, toute la force semblaient s’être concentrées dans la seule partie que le travail exerce continuellement.

Et comme disait Morel avec une poignante résignation :

— C’est moins pour moi que je tiens à manger… que pour renforcer le bras qui tourne la meule…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Réveillé en sursaut, le lapidaire se trouva face à face avec l’idiote.

— Qu’avez-vous ? que voulez-vous, la mère ? — lui dit Morel ; puis il ajouta d’une voix plus basse, craignant d’éveiller sa famille qu’il croyait endormie : — Allez vous coucher,