Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/373

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la mère… Ne faites pas de bruit, Madeleine et les enfants dorment.

— Je ne dors pas… je tâche de réchauffer Adèle — dit l’aînée des petites filles.

— J’ai trop faim pour dormir — reprit un des garçons ; — ça n’était pas mon tour d’aller souper hier comme mes frères chez mademoiselle Rigolette.

— Pauvres enfants ! — dit Morel avec accablement — je croyais que vous dormiez… au moins.

— J’avais peur de t’éveiller, Morel — dit la femme ; — sans cela je t’aurais demandé de l’eau ; j’ai bien soif, je suis dans mon accès de fièvre.

— Tout de suite — répondit l’ouvrier ; — seulement il faut que je fasse d’abord recoucher ta mère… Voyons, laissez donc mes pierres tranquilles ! — dit-il à la vieille qui voulait s’emparer d’un gros rubis dont le scintillement fixait son attention.

— Allez donc vous coucher, la mère ! — répéta-t-il.

— Ça… ça… — répondit l’idiote en montrant la pierre précieuse qu’elle convoitait.