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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/55

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— Qu’avez-vous donc, mon enfant ?

— Mon père, je suis bien malheureuse !

— Malheureuse ? Vous… maintenant malheureuse ?

— Je sais que je n’ai pas le droit de me plaindre de mon sort, après tout ce qu’on a fait pour moi… et pourtant…

— Et pourtant ?

— Ah ! mon père, pardonnez-moi ces chagrins ; ils offensent peut-être mes bienfaiteurs…

— Écoutez, Marie, nous vous avons souvent demandé le motif de la tristesse dont vous êtes quelquefois accablée et qui cause à votre seconde mère de vives inquiétudes… Vous avez évité de nous répondre ; nous avons respecté votre secret en nous affligeant de ne pouvoir soulager vos peines.

— Hélas ! mon père, je ne puis vous dire ce qui se passe en moi. Ainsi que vous, tout à l’heure, je me suis sentie émue à l’aspect de cette soirée calme et triste… mon cœur s’est brisé… et j’ai pleuré…

— Mais qu’avez-vous, Marie ? Vous savez combien l’on vous aime… Voyons, avouez-