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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/59

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trant cette jolie jeune personne, qui avait l’air aussi doux que modeste et bon, me dit : — « Marie, voilà une amie pour vous. — Et j’espère que vous et ma fille serez bientôt comme deux sœurs, » — ajouta madame Dubreuil. À peine sa mère avait-elle dit ces mots, que mademoiselle Clara accourut m’embrasser… Alors, mon père, — dit Fleur-de-Marie en pleurant — je ne sais ce qui se passa tout à coup en moi… mais quand je sentis le visage pur et frais de Clara s’appuyer sur ma joue flétrie… ma joue est devenue brûlante de honte… de remords… je me suis souvenue de ce que j’étais… Moi !… moi recevoir les caresses d’une jeune personne si honnête !… Oh ! cela me semblait une tromperie… une hypocrisie indigne…

— Mais, mon enfant…

— Ah ! mon père — s’écria Fleur-de-Marie en interrompant le curé avec une exaltation douloureuse — lorsque M. Rodolphe m’a emmenée de la Cité, j’avais déjà vaguement la conscience de ma dégradation… Mais croyez-vous que l’éducation, que les conseils, que les exemples que j’ai reçus de madame Georges