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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/60

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et de vous, en éclairant tout à coup mon esprit, ne m’aient pas, hélas ! fait comprendre que j’avais été encore plus coupable que malheureuse ?… Avant l’arrivée de mademoiselle Clara, lorsque ces pensées me tourmentaient, je m’étourdissais en tâchant de contenter madame Georges et vous, mon père… Si je rougissais du passé, c’était à mes propres yeux… Mais la vue de cette jeune personne de mon âge, si charmante, si vertueuse, m’a fait songer à la distance qui existerait à jamais entre elle et moi… Pour la première fois j’ai senti qu’il est des flétrissures que rien n’efface… Depuis ce jour, cette pensée ne me quitte plus. Malgré moi, je m’y appesantis sans cesse ; depuis ce jour enfin, je n’ai plus un moment de repos…

La Goualeuse essuya ses yeux remplis de larmes.

Après l’avoir regardée pendant quelques instants avec une tendre commisération, le curé reprit :

— Réfléchissez donc, mon enfant, que si madame Georges voulait vous voir l’amie de mademoiselle Dubreuil, c’est qu’elle vous savait