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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/7

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fauve, où courent allègrement les perdrix grises.

Çà et là on entend le tintement mélancolique de la clochette du maître-bélier d’un grand troupeau de moutons répandu sur les pentes vertes et gazonnées des chemins creux ; pendant que, bien enveloppé de sa mante grise à raies noires, le berger, assis au pied d’un arbre, chante en tressant un panier de joncs.

Quelquefois la scène s’anime : l’écho renvoie les sons affaiblis du cor et les cris de la meute ; un daim effaré franchit tout à coup la lisière de la forêt, débouche dans la plaine en fuyant d’effroi, et va se perdre à l’horizon au milieu d’autres taillis.

Les trompes, les aboiements se rapprochent ; des chiens blancs et orangés sortent à leur tour de la futaie ; ils courent sur la terre brune, ils courent sur les guérets en friche ; le nez collé à la voie, ils suivent, en criant, les traces du daim. À leur suite viennent les chasseurs vêtus de rouge, courbés sur l’encolure de leurs chevaux rapides ; ils animent la meute à cors et à cris ! Ce tourbillon éclatant passe