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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/71

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m’a dit d’apporter ce panier de fruits au presbytère, et qu’en même temps je ramènerais mademoiselle Marie, car il se fait tard ; mais j’ai pris Turc avec moi — dit la fille de ferme en caressant un énorme chien des Pyrénées, qui eût défié un ours au combat. — Quoiqu’il n’y ait jamais de mauvaise rencontre dans le pays, c’est toujours plus prudent.

— Vous avez raison, Claudine ; nous voici d’ailleurs arrivés au presbytère : vous remercierez madame Georges pour moi.

Puis, s’adressant tout bas à la Goualeuse, le curé lui dit d’un ton grave :

— Il faut que je me rende demain à la conférence du diocèse ; mais je serai de retour sur les cinq heures. Si vous le voulez, mon enfant, je vous attendrai au presbytère. Je vois, à l’état de votre esprit, que vous avez besoin de vous entretenir longuement encore avec moi.

— Je vous remercie, mon père — répondit Fleur-de-Marie ; — demain je viendrai, puisque vous voulez bien me le permettre.

— Mais nous voici arrivés à la porte du jardin — dit le prêtre ; — laissez ce panier là,