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Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/75

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Tortillard est trop faible pour amortir cette camarade, que le diable étrangle ! Comment faire ? — répéta la Chouette.

— Je ne suis pas fort ; mais, si vous voulez, je me jetterai aux jambes de la paysanne qui a un chien, je m’y accrocherai des mains et des dents ; je ne lâcherai pas, allez !… Pendant ce temps-là vous entraînerez bien la petite… vous, la Chouette.

— Et si elles crient, si elles regimbent, on les entendra de la ferme — reprit la borgnesse — et on aura le temps de venir à leur secours avant que nous ayons rejoint le fiacre de Barbillon… C’est pas déjà si commode à emporter une femme qui se débat !

— Et elles ont un gros chien avec elles ! — dit Tortillard.

— Bah ! bah ! si ce n’était que ça, d’un coup de soulier je lui casserai la gargoine, à leur chien — dit la Chouette.

— Elles approchent — reprit Tortillard en prêtant de nouveau l’oreille au bruit de pas lointains — elles vont descendre dans le ravin.