Page:Sue - Les mystères de Paris, 3è série, 1842.djvu/86

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les parties de la cuisine, et rendait inutile la lumière d’une lampe suspendue à la maîtresse-poutre qui traversait le plafond.

De grandes marmites et des casseroles de cuivre rouge rangées sur des tablettes étincelaient de propreté ; une antique fontaine du même métal brillait comme un miroir ardent non loin d’une huche de noyer, soigneusement cirée, d’où s’exhalait une appétissante odeur de pain tout chaud. Une table longue, massive, recouverte d’une nappe de grosse toile d’une extrême propreté, occupait le milieu de la salle ; la place de chaque convive était marquée par une de ces assiettes de faïence, brunes au dehors, blanches au dedans, et par un couvert de fer luisant comme de l’argent.

Au milieu de la table, une grande soupière remplie de potage aux légumes fumait comme un cratère, et couvrait de sa vapeur savoureuse un plat formidable de choucroute au jambon et un autre plat non moins formidable de ragoût de mouton aux pommes de terre ; enfin un quartier de veau rôti, flanqué de deux salades d’hiver, accosté de deux cor-