payait largement, on rendait leur sort très-heureux, très-enviable : aussi, entrer comme métayer à la ferme de Bouqueval était le but de tous les bons laboureurs de la contrée : innocente ambition qui entretenait parmi eux une émulation d’autant plus louable, qu’elle tournait au profit des maîtres qu’ils servaient ; car on ne pouvait se présenter pour obtenir une des places vacante à la métairie qu’avec l’appui des plus excellents antécédents.
Rodolphe créait ainsi sur une très-petite échelle une sorte de ferme-modèle, non seulement destinée à l’amélioration des bestiaux et des procédés aratoires, mais surtout à l’amélioration des hommes ; et il atteignait ce but en intéressant les hommes à être probes, actifs, intelligents.
Après avoir terminé les apprêts du souper, et posé sur la table un broc de vin vieux destiné à accompagner le dessert, la cuisinière de la ferme alla sonner la cloche.
À ce joyeux appel, laboureurs, valets de ferme, laitières, filles de basse-cour, au nombre de douze ou quinze, entrèrent gaiement dans la cuisine. Les hommes avaient l’air mâle